Centro Huarte, Navarra

Strength in Unity

Avec Oskia, Elisa, Nerea, Betisa

 

Avant tout autre chose, pouvez vous vous présenter ?

Bien sûr. Nous sommes Oskia, Elisa, Nerea et Betisa. Nous sommes les quatre directeurs
du Centre d’Art Contemporain de Huarte depuis août 2016, et après nous
être présentés à un concours public pour la gestion de cet espace avec un projet
de créer un centre de production artistique au sein au sein duquel l’espace pour les
relations et l’attention sera situé dans le centre.
Depuis le mois d’aout 2016, nous sommes les directrices du Centre d’Art Contemporain
de Huarte. Nous nous étions présentées au concours public pour diriger ce
lieu avec le projet de créer un centre de production artistique dans lequel se situerai
au centre un espace d’échange, un espace pour les habitants de la ville.
Chacune d’entre nous vient d’un champ de travail au sein de la culture. Oskia de la
gestion, Elisa des arts de la scène, Nerea des arts visuels et Betisa de l’éducation.
Notre proposition de gestion met en valeur la relation, le travail de groupe et la
connexion des différentes connaissances. Comme une stratégie à partir de laquelle
on construit une forme unique de gestion. Le tout sans être une structure rigide
prédéterminée, mais basée sur le processus lui-même, sur la réalisation.

 

Comment s’organise le centre ?

Le Centre Huarte s’organise en plusieurs espaces de travail reliés les uns aux autres.
Spatialement on peut dire qu’il y a un premier étage équipé et destiné à être un
laboratoire de création pour les artistes. Nous avons un printlab pour la production
de matériel graphique ; un vidéolab, avec un plateau pour réaliser des enregistrements
vidéo et des séances photo ; un audiolab ; un « laboratoire du corps »
comme espace scénique et des espaces communs pour des ateliers et des présentations.
Au rez-de-chaussée, nous avons les bureaux, l’espace Sukaldea où nous partageons
des repas, des thés et des conversations détendues entre utilisateurs et travailleurs.
Il y a aussi une grande salle baignée de lumière naturelle avec un plancher
bois et qui accueille des résidences d’arts scéniques et des activités culturelles de
la ville de Huarte.
Au deuxième étage, nous avons deux espaces d’exposition qui accueillent deux
programmes propres. « Habitacion », un espace où toutes les sept semaines, deux
ou plusieurs artistes mènent une recherche artistique tout en montrant au public
leur processus de travail. Le deuxième espace est « Vacamurru », conçu pour
accueillir et rendre visible les processus de travail du groupe d’enseignants qui
participent chaque année à un programme de formation en art contemporain en
tant que stratégie éducative pour les scolaires. À cet étage, nous avons un espace
polyvalent pour des usages multiples que nous appelons, en raison de sa grande
taille, «le fronton», et un espace éducatif équipé pour le développement d’ateliers
et d’activités.
Le troisième étage est destiné au programme de cession d’espaces pour artistes.
Tout artiste peut ici demander un espace de travail pour développer son propre
projet gratuitement.
Ces espaces expliquent les lignes de travail dans lesquelles nous concentrons notre
activité. Cependant, nous devons garder à l’esprit qu’il existe des actions et des
programmes tels que « Repenser le conteneur, » « Ecosistema » ou d’autres résidences
artistiques dans lequels tous les espaces sont utilisés sur demande. L’intérêt
pour nous est de rechercher la relation entre tous ces gens qui utilisent et
génèrent des connaissances de différentes manières tant au Centre Huarte que sur
le territoire auquel nous appartenons.

 

Comment choisissez-vous les thématiques ?

Notre intérêt est axé sur l’expérimentation, la recherche et la relation. Les projets
que nous hébergeons, que nous générons, ou simplement auxquels nous participons,
ont à la base l’idée de promouvoir une expérience relationnelle qui va
générer une connaissance à partir de laquelle on pourra se construire en tant que
communauté. Ce sont des propositions de relation avec le territoire, avec la culture
basque et locale, des propositions qui à partir du dialogue entre les différents
artistes et disciplines génèrent de nouvelles synergies . Nous sommes intéressés
par des projets avec un regard critique sur le territoire, des projets ouverts qui nécessitent
des temps différents dans leur développement, qui affectent et se laissent
affecter par ces relations avec les autres.
Quel sentiment voudriez-vous laisser sur le territoire basque ?
Nous croyons que la création de réseaux de travail collaboratif entre différents
agents culturels est essentielle sur notre territoire. La responsabilité doit être
collective, avec des voix multiples, mais une écoute active. Nous sommes féministes
et nous ne savons pas ou ne voulons pas comprendre les relations d’une autre
manière.
Déplacer des modes de gestion habituels dans d’autres domaines, comme le social
ou l’artistique, à celui des institutions culturelles fait partie de notre défi.
Une direction avec quatre femmes qui travaillent ensemble et dont les décisions
sont enrichies des connaissances de chacune d’entre elles suppose une façon de
comprendre la création et la gestion culturelle depuis le collectif que nous avons
l’intention d’étendre au reste de l’équipe et, dans un sens, à tous les peronnes ou
groupes avec qui nous travaillons. Nous sommes conscientes que c’est quelque
chose de nouveau dans un cadre institutionnel, qui normalement possède un organigramme
plus hiérarchisé et plus masculinisé, mais nous croyons aussi qu’il est
temps de parier sur d’autres façons de faire.

 

Quelle est votre programmation pour 2018 (à partir du mois de juin)?

Nous sommes très satisfaites des relations et des projets découlant de la collaboration
avec d’autres groupes. Afin de poursuivre cette relation fructueuse, nous
travaillons sur de nouvelles propositions de résidences artistiques. Au sein de ces
collaborations, nous pouvons mettre en évidence certains :
En juin, nous serons plongés dans une nouvelle proposition de « Transversal esteticas
» avec le collectif catalan Idensitat.
Nous travaillons à tour de rôle avec l’association Coop de Bayonne et Azala de Araba
pour une résidence avec trois artistes autour des sorcières d’Euskal Herria.
De plus, nous collaborons avec l’association Itzal Aktiboa de Garazi (Saint Jean-
Pied-de-Port) pour offrir une résidence à deux jeunes artistes d’Euskal Herria dans
le cadre de son appel de prix pour la création contemporaine qui se termine le 15
juillet.
Du printemps à la fin de l’année, le projet «Repenser le conteneur» que nous avons
entamé l’année dernière avec le CAPP (Collaborative Arts Partnership Program) se
poursuivra à travers l’association Hablarenarte. Une résidence internationale qui a
donné lieu à «Repenser la périphérie», un nouveau projet d’art collaboratif et de
médiation.
Et, nous continuerons avec la programmation habituelle, le programme d’exposition
Habitacion et Aperitifak, qui est une rencontre informelle avec un artiste que
nous faisons une fois par mois.

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