Gill Connon

Comment se lance-t-on dans la création de chapeaux ?

Tout a commencé avec mon inclination innée à créer depuis mon plus jeune âge. Puis, je suis allée à New York et j’ai travaillé dans un environnement théâtral, principalement dans la conception de costumes. C’était un moment crucial pour moi – coudre des costumes, explorer les friperies et progressivement collecter des matériaux. Un jour, j’ai découvert un moule pour une tête, et c’est là que les choses ont commencé à prendre forme. J’ai appris par moi-même différentes techniques et je me suis plongée dans des livres pour perfectionner mes compétences. Mon penchant naturel pour le travail pratique et la création m’a conduit au monde de la fabrication de chapeaux.

Pourriez-vous décrire en détail votre parcours ?

Après mon expérience à New York, je suis retournée à San Sebastian et j’ai organisé une petite exposition pour présenter les chapeaux que j’avais créés. Cela a marqué un tournant, car j’ai vendu quelques pièces et j’ai commencé à jongler entre New York et San Sebastian. À ce stade, j’ai acquis suffisamment de confiance pour partager mon travail avec un collègue de l’atelier de costumes. Cette connexion a abouti à une opportunité significative : créer une pièce pour une production off-Broadway. J’ai décidé de quitter l’atelier de costumes et de travailler chez Vera Wang, où j’ai appris des compétences précieuses en finalisant des robes. La découverte de designs complexes et de tissus raffinés a été inspirante. Par la suite, j’ai collaboré avec la créatrice de coiffes pour Vera Wang, ajoutant ainsi une nouvelle dimension à mon parcours.

Comment votre chemin créatif s’est-il poursuivi par la suite ?

: Après une brève pause et la naissance de mon enfant, j’ai collaboré avec ma belle-sœur, en me concentrant sur la couture et la création de linge de lit. Finalement, j’ai fait équipe avec une propriétaire de boutique à San Sebastian, en commençant par la fabrication de bandeaux pour évoluer peu à peu vers la création de coiffes. Le hasard a voulu que cette collaboration se termine, et j’ai trouvé un nouvel espace créatif chez Atlantis à San Sebastian. Travailler avec eux a été enrichissant, car cela m’a poussée hors de ma zone de confort. Leurs demandes ont élargi mes horizons, me poussant à expérimenter avec des chapeaux plus formels et des fleurs complexes, devenus une véritable passion.

Le terme “Modiste” reflète-t-il bien votre profession ?

Au départ, j’hésitais à me qualifier de modiste en raison de l’absence de formation formelle. J’ai plutôt adopté le terme “Modiste”, car il correspondait à mon approche pratique de la création. Cependant, à mesure que j’ai acquis de l’expertise grâce à un apprentissage autodidacte, je me suis sentie de plus en plus à l’aise avec le terme “Modiste”.

Où peut-on trouver vos créations ?

Mes créations sont disponibles soit directement auprès de moi, soit à travers Atlantis. De plus, j’ai travaillé sur des projets uniques à distance, comme la création de pièces pour des clients à Dubaï et en Australie.

Constatez-vous un regain d’intérêt pour le port de chapeaux ?

Oui, il y a effectivement un regain d’intérêt, en particulier chez les hommes. Des styles uniques, comme les chapeaux de cowboy, reviennent à la mode. En Espagne, cette tendance est forte, en particulier pour les mariages, ce qui me permet de créer des pièces extravagantes et artistiques. Les gens sont attirés par les chapeaux à la fois pour des raisons de mode et de fonctionnalité, redécouvrant la praticité et l’esthétique des chapeaux.