NEO DREAM
Quand je suis arrivé chez Rip Curl il y a 30 ans, c’était pour faire des combinaisons de surf sur mesure. C’était nécessaire à l’époque parce que le néoprène n’était pas si extensible. Maintenant, la plupart des gens peuvent trouver la bonne taille. Je fais encore des combinaisons sur mesure, mais pour des choix de couleur ou des impressions personnalisées, et aussi pour des personnes handicapées.
Je viens d’en faire une pour Eric D’Argent.
Par exemple j’ai un client amputé des deux jambes qui aime nager. J’ai fait le fond des jambes sous la forme de nageoires de natation. Ça lui donne un petit coup de pouce. Nous sommes à l’origine toutes des couturières. Mais on ne nous enseigne pas le néoprène à l’école. Ça s’apprend sur le tas. Chaque type de néoprène réagit différemment et nécessite une technique différente.
Il faut régler en permanence la machine à coudre.
Les vieilles machines que nous utilisons sont très robustes. Les machines électroniques d’aujourd’hui ne sont pas autant réglables et adaptables pour travailler sur une matière aussi épaisse.
Nous sommes l’un des seuls ateliers en Europe qui travaille avec et répare le néoprène. Je ne sais pas pourquoi les autres ne le font plus.
Un été, j’ai passé des semaines à changer tellement de fermetures éclair que je rêvais d’elles la nuit. Dans mon rêve j’ai imaginé faire une combinaison sans fermeture à glissière. Je l’ai raconté et mes directeurs ont donné leur accord pour faire des essais. C’est ainsi que la combinaison Zip Free est née…
C’est parti d’un rêve, ou pourrait-on dire, d’un cauchemar rire.